Le zine
Séniors et Maison intergénérationnelle de Toulon sur Allier








Le principe

    Objectif Image Allier met a disposition une série de photos (Pour voir les photos, cliquez sur l'image ci-contre).

   Ces photos peuvent vous évoquer une situation, un instant de vie, une action ou un souvenir ...


    Choisissez une photo qui vous parle.

    A vous de rédiger un petit texte relatant ce que vous inspire la photo. Pas la peine d'en faire un roman, un texte d'environ 150 / 300 mots maximum ira très bien !



Pour voir
les photos ...

Cliquez sur l'image



Et ensuite ...

   Objectif Image Allier réalisera la compilation de toutes les participations.

   La photo et votre texte seront publiés sur cette page, suivant l'exemple ci-dessous.

   D'autres mise en valeur restent envisageables, comme une exposition à Toulon sur Allier, salle de La Vivert, une mise en page dans une revue, etc ...

   Toute suggestion et vos avis nous intéressent !

Modalités

    Envoyez à Objectif Image Allier la photo accompagnée de votre texte. Merci d'utiliser un fichier de traitement de texte (évitez le PDF).

   Indiquez votre mail (ou téléphone) pour un éventuel complément d'information, ainsi que votre prénom (seul votre prénom sera publié).

   Adresse d'envoi : objectifimageallier@free.fr















       ÉCOLE  DE  TOULON  sur  ALLIER    


Textes écrits par les enfants de l'école de Toulon sur Allier  -  Classes de CM1 et de CM2




























































Une course malheureuse


   Emma se fait doubler alors elle accélère mais elle tombe. Elle se relève et continue la course car c’est une battante. Mais pourtant, elle sent son bras cassé.

   C’est le grand jour de la course ! Je me suis entrainée toute ma vie pour cette course. Je vais chercher mon numéro et ça y est c’est l’heure de se lancer. J’étais dans les premières quand ma roue a crevé et ma jante s’est tordue. Mon pied s’est coincé dans le fil du frein gauche et je suis passée par-dessus mon guidon. Quelle déception ! La tristesse m’envahit et je pleure toutes les larmes de mon corps.

   Un jour, j’ai participé à une course. J’étais dans la dernière ligne droite quand j’ai trébuché sur une branche. Tout le monde m’a doublée. Je suis remontée sur mon vélo mais je n’ai pas pu rattraper mon retard. J’ai fini la course mais dernière !







   Un tigre blanc mal traité !


    Un jour alors qu’il avait très faim, il creusa un trou pour s’enfuir. Il partit chasser des animaux ! Eh oui, c’est la chaine alimentaire !

   Moi, Adès, tigre du Zoo Olympe, je suis content car ceux qui s’approchent se font dévorer.  Eh oui, je mange à volonté ! La seule chose qui me perturbe, c’est ma famille restée en Amazonie. Ici, mon seul ami est un guépard.

    Je peux aussi dormir autant que je le souhaite. Je n’ai pas besoin d’aller chasser car je dévore les curieux qui s’approchent de ma grille comme je vous l’ai déjà dit. Je me sers à volonté. MIAM...













La dispute de Clément et de Clémentine


   La veille du 1 août, Clémentine et Clément sont en route pour vendre leurs fruits.

En arrivant, Clémentine réalise qu’une cagette entière de carottes est moisie. En

colère, elle va voir Clément et lui dit :

-      << Non mais c’est une blague, une cagette entière de carottes est moisie. >>

Clément surpris répond :

-      << Je ... Je les ai pourtant bien vérifiées avant de venir. >>

Elle répond :

-      « Tu me prends pour une quiche ! »

Il dit :

-      « Je te le jure, elles n’étaient pas comme ça ! »

Clémentine est surprise par ce mensonge et dit.

-      << Arrête de raconter des salades ! >>

Il dit :

-      << Oublions tout ça ! >>

Et vous ? Vous avez une idée de comment les carottes ont moisi ?








    Chipie et fripouille ont été abandonnées à 3 mois car leur mère s’est fait tuer.

    Leur propriétaire, un homme méchant, les a mises dans un carton dans

la rue. Léo les a trouvées et les a adoptées. C’est un gentil garçon. Il les a

nommées Chipie et Fripouille.


    Cinq ans plus tard, les deux chattes ont bien grandi. Léo qui a bien

grandi lui aussi les emmène partout avec lui. Ils sont inséparables.














    L’histoire commence dans un canyon mais pas n’importe lequel, le plus

dangereux au monde. Nous y trouvons des mygales, des cobras, des guépards

et des rhinocéros. Avec beaucoup de chance, nous pouvons même apercevoir

un Phénix.


    Pour moi, ce n’était qu’une légende jusqu’au jour où j’en ai vu un.


    Le 22 mai 2018, alors que j’étais en train d’explorer le canyon, j’entendis le

cri d’un oiseau étrange. Je levais les yeux et découvris un oiseau gigantesque

auréolé de flammes. Je pensais tout d’abord à un aigle mais il me semblait

tellement surnaturel que je me cachais pour l’observer. Je l’étudiais

longuement jusqu’à ce que je sache : c’était un Phénix, un oiseau mythique

connu aussi sous le nom de Phénix Sulfura.








     Vaïa se balade dans la forêt hivernale avec son maitre. Elle aimerait

faire du patin à glace avec lui sur le lac gelé. Sauf qu’elle ne peut pas aller

sur la glace car ses pattes gèleraient. Son maitre décide alors de lui

fabriquer des patins avec de la laine et des barres de fer. Il fabrique aussi

deux bonnets et une paire de gants pour lui. Ils vont ainsi patiner sur le lac

quand ils découvrent une épée plantée au beau milieu de la glace.














   Bernard a acheté une moto électrique. Il a voulu la tester mais sa femme lu

a dit qu’il était trop tard. La nuit, c’est dangereux ! Il a quand même décidé de

le faire. Mais, il s’est fait arrêter par la police car il n’avait pas de casque ni de

gants. Il a donc payé une amende de 150 euros. Depuis, il a commandé ses

équipements mais pour rien, car la moto est partie en fourrière.







   Aurélie, la sœur de la mariée et ses amis sont jaloux des mariés alors ils les jugent.

Aurélie dit à son groupe d’amis :

-      « Regarde, elle fait trop la belle ! »

   Alexandra, son amie, lui répond :

-      « Regarde son voile, comment il est mis sur sa tête ! »

   Les garçons rétorquent :

-      « Et le marié, sa cravate se détache ! »

   Ils rient tous de la situation. Aurélie voit sa sœur arriver et chuchote :

-      «  Chuttt, elle arrive ! ».

   Tout le monde se tait. La mariée leur demande si tout va bien et ils répondent en chœur :

-      « Oui, oui, et toi ? »

   La mariée repart. Il est l’heure de diner. Tout se passe bien quand, d’un coup, le marié vomit sur la robe de sa nouvelle femme. Aurélie et ses amis sautent sur l’occasion, s’esclaffent et se moquent ouvertement d’eux.

   C’est alors que la future mariée se réveilla et découvrit que ce n’était qu’un cauchemar. Elle fut soulagée car c’est aujourd’hui le jour du mariage et tout doit bien se passer !!!














   Le 26 juin 2012, un fourgon pénitentiaire envoyé de Paris transportait

Mohamed B et son gang. Ils allaient être transférés à la prison d’Yzeure dans

l’Allier. Arrivé à Macon, le fourgon dérape dans un tournant et se couche sur la

route. Une voiture remplie de complices aide alors les prisonniers à

s’échapper. Une moto passe et voit la scène de l’accident. Les motards

appellent les pompiers qui arrivent une demi-heure plus tard et découvrent les

chauffeurs inconscients. Les pompiers sortent des bouées gonflables pour

redresser le fourgon sur ces 4 roues. Malheureusement, les agents sont morts

et les prisonniers se sont envolés sans laisser aucune trace. La police n’a

aucune piste







   Ce soir-là, à peine montée sur scène, j’entends les cris du public me dire :

-      « Mais c’est quoi ça ! avec ses gros sourcils qui partent à l’ouest. »

   Et le public rigole de ces mots blessants !

   Jacline, la comédienne, se sent gênée, humiliée mais après quelques hésitations, elle décide de reprendre en rassemblant ses dernières forces.

   Elle raconte alors une blague :

« 2 patates marchent sur un chemin, une se fait écraser, l’autre s’exclame : Ohhh, purée !!! »

   Le public rit et réclame d’autres blagues.

  Quelle leçon tirée de cette histoire ?

  Ce n’est pas l’apparence qui compte mais la personnalité et le courage de prouver aux autres qui on est vraiment.















   Bonjour, je m’appelle Maxoum. J’habite la planète Utapeau depuis que nous

avons quitté la Terre car elle était trop polluée. Elle est devenue la planète des

suricates. Les humains ont quitté la Terre pour aller dans des vaisseaux

spatiaux puis ils ont disparu. Mes camarades et moi avons creusé pour trouver

de l’or, mais malheureusement nous avons trouvé le secret de la langue

humaine.







OH là là C’est long !!!!!!!!!!!!!!!!

Et j’ai soif !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Mais qu’est-ce qu’ils font ????? Ils chassent les souris ou quoi ?

JE MEURS DE SOIF, où est mon lait ?

 

Mademoiselle, s’il vous plait, un lait chaud !















   Nutella est bloqué dans un arbre. Il a peur. Soudain, un homme qui s’appelle


Fabien arrive et le voit dans l’arbre. Il appelle les pompiers qui arrivent très vite


pour récupérer le chaton bloqué dans l’arbre. Ils arrivent à le descendre à l’aide


d’une échelle. Immédiatement, Nutella s’enfuit car il a eu trop peur.







   Une légende ancienne raconte que dans cette rue il se passe des choses paranormales. Un jour, une femme est allée dans cette rue et a entendu des hurlements. Elle s’est approchée des cris et a vu des lumières clignoter dans une maison. Elle est entrée et n’en ai jamais ressorti.

   Quelques mois plus tard, il s’est passé la même chose avec un homme. Il est allé dans la maison mais en est ressorti effrayé. Les jours passent et cet homme se sent mal à l’aise, il n’arrive plus à dormir. L’homme va voir la police pour expliquer que cette maison est habitée par un monstre poilu et sanguinaire.

   Lorsque la police arrive, elle doit franchir un mur de toile avec des cocons. A l’intérieur de ces cocons, les humains disparus sont à moitié araignée, à moitié homme. Quand, tout à coup, une ombre énorme à 8 pattes cache la lumière. Les policiers lèvent la tête et découvrent deux immenses crochets prêts à bondir.

   La maison va être brûlée pour tuer la créature ignoble et ses victimes.














AU SECOURS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

Quelqu’un connaitrait-il un bon dentiste ?

 

Sinon, je suis fichu ! Comment devenir une STAR avec des dents pareilles !

 

AIDEZ-MOI, je vous en prie !











 
LES SÉNIORS DE TOULON SUR ALLIER
   RÉSIDENCE  INTERGÉNÉRATIONNELLE  DE  TOULON  sur  ALLIER   


Textes écrits par :
Les Séniors de Toulon sur Allier
Les résidents de la maison intergénérationnelle de Toulon sur Allier













LA JEUNE DANSEUSE


Dans la lueur douce des projecteurs,

Une jeune danseuse, pleine de ferveur.

Sur scène, elle émerge, telle une fleur,

Étourdissante, elle danse avec ardeur.


Son tutu virevolte, comme une plume,

Chaque mouvement, une élégance qui enflamme.

Les pointes effleurent la scène, légères,

Comme des étoiles dans la nuit éphémère.


Ses bras dessinent des arabesques en l'air,

Une symphonie gracieuse, un ballet éphémère.

Les pieds glissent sur le sol, en cadence,

Sa silhouette évoque la pure élégance.


Sous les feux de la rampe, elle rayonne,

Une étoile filante qui scintille et étonne.

Son visage reflète la passion du ballet,

Un monde où la grâce règne en majesté.


Les applaudissements résonnent comme une pluie,

Le rideau se ferme, laissant place à l'infini.

La jeune danseuse s'incline avec modestie,

Son art, une poésie vivante et infinie.


          J.J de Toulon-sur-Allier








    LE GARAGE


     Un garage et une station essence qui doit être en milieu rural dans les années 60 ou 70..

     Cette photo doit être prise au printemps, 4 hommes sont en train de boire et faire la conversation avec une dame et un autre homme sur le trottoir du garage regarde ces personnes.

     Pour moi c’était la bonne époque.


     R.D.



























     LE CHAT

Dans les ruelles de l'ombre et du mystère,

Se glisse en silence un être de lumière.

Le chat, ce poète des nuits étoilées,

Sous la lueur de la lune, il danse, émerveillé.


Ses yeux d'ambre, l'éclat d'une énigme ancienne,

Révèlent des secrets, des histoires sans chaîne.

Il arpente les toits, agile acrobate,

Déclamant des vers au clair de la voute.


Sa fourrure, un poème en noir et en blanc,

Symphonie douce d'une élégance enchanteresse.

Il ronronne, mélodie apaisante,

Comme une balade qui susurre la tendresse.


Les pattes feutrées, il trace des strophes,

Sur le sol, en silence, il compose sa prose.

Un poète errant, parmi les ombres du passé,

Le chat, gardien des rêves, éternellement lié.


Les étoiles écoutent ses rêveries secrètes,

Un ballet de mystère au clair de la planète.

Dans le calme nocturne, son chant discret,

Résonne comme une sérénade, un doux sonnet.


Ainsi, dans l'écho des nuits oubliées,

Le chat poète, en silence, danse et chante à jamais.

Sous la lueur des étoiles, il écrit sa légende,

Un poème éternel, dans l'âme de la nuit suspendue.

       Françoise







    PARADOXAL SYSTEM

     Dans l'obscurité énigmatique de l'univers, l'amour tisse un paradoxe complexe entre le temps et la distance. C'est une danse entre des forces contradictoires, une symphonie où les notes de l'affection se mêlent aux soupirs du temps qui passe et à la distance qui sépare les cœurs.

     Le temps, ce sculpteur impitoyable, modèle les contours des relations amoureuses. Il peut caresser tendrement, révélant la beauté cachée des sentiments, mais aussi effleurer cruellement, laissant des traces indélébiles sur les visages et les âmes. L'amour, lui, se nourrit du temps, grandissant dans la quiétude des instants partagés, mais défiant également son implacable marche.

     La distance, telle une ombre furtive, s'insinue entre les amants, les éloignant parfois physiquement, mais jamais spirituellement. Les kilomètres qui séparent deux êtres créent une toile délicate, un tissu d'attente et de désir. La distance devient le challenge à surmonter, les épreuves à traverser, mais elle peut également être le terreau fertile où germe la passion.

     Dans ce paradoxe, le temps et la distance s'entrelacent, créant des liens invisibles et indomptables. Les souvenirs, tels des échos du passé, résonnent à travers les années, transcendant les limites temporelles. La distance devient le souffle qui attise les flammes de la passion, transformant chaque retrouvaille en une étreinte magnifiée par la privation.

     Les amants, prisonniers de ce paradoxe, oscillent entre la nostalgie des souvenirs et l'anticipation des retrouvailles. Chaque seconde écoulée est une note dans la symphonie de leur histoire, chaque kilomètre parcouru est un pas de plus vers l'union. Et ainsi, le paradoxe de l'amour, du temps et de la distance, se révèle comme une équation infinie où les variables sont les émotions humaines, insaisissables et pourtant si puissantes.

     C'est dans ce paradoxe que l'amour puise sa force, défiant les limites du temps et bravant les obstacles de la distance. Il devient un poème éternel, une danse infinie entre deux coeurs,où chaque étreinte, chaque éloignement, chaque instant, devient une étoile scintillante dans le firmament de l'existence.


Bernard











     LE BANC A COTÉ DE L'ÉTANG

     Sous le ciel étoilé d'une nuit d'été, dans les recoins mystérieux de la nature, se déroula une rencontre que le destin lui-même semblait avoir orchestrée. Un banc, fidèle gardien du temps, se dressait fièrement à côté d'un étang endormi, reflétant la lueur argentée de la lune.

     Deux âmes errantes, un jeune homme et une douce demoiselle, se retrouvèrent par le plus pur des hasards sur ce banc à l'orée de la clairière. Leurs regards se croisèrent, et un éclat d'étoiles naquit dans leurs yeux, un éclat que seul l'amour véritable peut allumer.

     Les murmures des feuilles dans la brise légère semblaient chuchoter des poèmes romantiques, tandis que le chant des grillons formait une mélodie discrète, une symphonie de la nature qui accompagnait la scène. Le jeune homme, un bouquet de fleurs sauvages à la main, s'approcha de la jeune demoiselle avec une timidité charmante.

     Les émotions dansaient sur le visage des deux jeunes amoureux, comme les reflets dansants sur l'eau calme de l'étang. Ils échangèrent des sourires, des paroles douces, et le banc devint le témoin silencieux de la naissance d'un amour passionné.

     Les heures passèrent comme des étoiles filantes, éclairant brièvement le ciel de la nuit. Les 2 amoureux partagèrent leurs rêves, leurs espoirs, et le banc, vieux complice du romantisme, soutint leur conversation comme un confident intime.

     À mesure que la nuit progressait, la lueur des étoiles se mêla aux éclats de rire et aux chuchotements amoureux. Leurs mains se frôlaient, créant une connexion qui transcendait le temps et l'espace. Les reflets de la lune sur l'étang semblaient applaudir en secret à cette rencontre magique.

     Ainsi, sur le banc à coté de l'étang, se trama une histoire d'amour éternelle, une histoire qui se gravera dans les annales du romantisme, comme une étoile brillant dans le ciel infini des passions humaines.


     Anonyme









      LE BANC

     Chaque moulinois regardant cette image voit le Pont de fer en cours de réhabilitation. Les plus militants souffrent avec le maçon pour la poussière qu’il respire, malgré le masque, sous le soleil ardant de l’été. Je serai sans doute la seule à remarquer le banc en béton en bas à gauche de la photo.

     Dans les années 1960, mon grand-père et mon père descendirent avec peine le même, en kit, d’un camion de leur entreprise familiale de bâtiment. Légèrement ébréché, il avait été déclassé lors d’une importante livraison du mobilier urbain prévu entre des HLM en construction. Cerclé de métal, perclus de cailloux gravillonnés, ils l’avaient évacué du chantier pour l’adosser contre un mur de clôture de notre maison.

     Ce banc, fleuron du « tout béton » de l’époque, n’a finalement jamais été monté. Son dossier, son assise et ses deux supports-pieds sont restés plaqués ensemble. Il a toutefois hébergé mes jeux d’enfant, d’abord montagne à escalader puis hauban de cabane en toile. A l’adolescence, son dossier a accueilli, malgré son inconfort, les fesses de notre « bande » de rue pour donner du temps à nos palabres.

     Ce banc jamais construit a structuré mes jeunes années. Il a bâti ma vie comme le « béton précontraint » de l’ingénieur FREYSSINET. Cette dénomination technique émaillait souvent les discussions professionnelles lors des repas familiaux où les enfants se devaient de se taire. Nouveau lien avec le Pont de fer puisque des vestiges de cette invention reposent dans l’herbe à quelques centaines de mètres de ce Pont.

     « Mon banc », lui, repose actuellement, toujours démonté, dans notre jardin familial à NEVERS, jardin situé rue du Domaine des soeurs de la Charité, que cultiva en son temps Bernadette Soubirous dite Sainte Bernadette.

     Annie








      LE VÉLO DE JACQUES

     Jacques se pencha vers moi brutalement. Son embonpoint me cacha brièvement la lumière entrant habituellement par les baies de notre nouvel open space en pleine campagne.

     Le bruit métallique d’un trousseau de clés heurtant mon bureau s’ajouta à cette brusque pénombre, m’obligeant à lever la tête de mon ordinateur.
« -Tu as mis un mot à la cantine. J’ai vu que tu cherchais un vélo pour aller attraper ton train à la gare ce soir. Je peux te prêter le mien, je ne l’utilise plus depuis hier avec mon problème de genou. Enfin mon kiné ne dit pas ça mais moi j’ai mal ! Et moi, je sais mieux que lui ! Je l’ai laissé en bas sur le parking.  Tu me le rendras demain. Faut que je le range dans mon garage, on ne sait jamais. C’est quand même le VTT de mon défunt père. Alors, juste, n’oublie pas de mettre les cadenas. C’est un vélo bleu ! Et puis je t’aime bien !!».

Rouge de confusion, il me déversa son flot de paroles sans même prendre la peine de respirer entre les phrases.

     Tout le monde connaît Jacques dans la boîte même s’il parle peu, du moins les autres jours. C’est le prototype du vieux garçon, pas toujours très propre mais méticuleux dans le travail. L’organisation de son dessus de bureau reflète ses obsessions et ses rituels tout comme l’alignement de ses quatre stylos, un par couleur principale, dans la poche poitrine de sa veste élimée.

     « Ah oui c’est sympa. Je te l’emprunte juste. C’est mon garagiste, il n’a pas fini la révision de ma voiture prévue sur la journée. Il a trouvé une pièce à changer ce matin. Et comme je dois aller chercher ma gosse à la sortie de l’école, mon copain bosse, je vais partir tôt là»

      Surprise, je suis aussi confuse dans mes propos que lui mais il a déjà fait demi-tour sans écouter mes explications.

     Seul son trousseau avec 4 clés d’antivols reliées par un porte clé du Conseil Départemental de l’Allier atteste de la réalité de notre échange.
Bon, manifestement, je ne peux plus dire non et puis ça m’arrange vraiment en fait.

     Autant partir tout de suite.

     Soulagée, je récupère son VTT. Si je me débrouille bien, je vais réussir à prendre le Clermont-Paris de 14h41 pour Nevers. Ce sera nickel pour la sortie de l’école maternelle. Je récupèrerai son vélo demain matin en gare de Moulins pour le lui rendre. Je vais mettre les antivols bien arrimés au mobilier urbain et il n’y aura pas de soucis…

     Annie















          OBJECTIF   IMAGE   ALLIER   


Textes écrits par les membres d'Objectif Image Allier ou associés







UNE SORTIE A HAUTS RISQUES

    J'étais en effervescence. Ce matin avec papa, nous étions allés au bourg acheter des appâts pour la partie de pêche, demain, dimanche.

    Papa avait sorti la 4CV.  Elle ne sortait du garage que les week-ends ! La voiture était toute reluisante car papa en prenait grand soin, et, luxe suprême pour moi, elle avait un toit ouvrant ! Ce détail me permettait de passer la tête par dessus le toit, et de parader à l'entrée du bourg comme un petit prince.

    Nous tournions dans la rue de la Libération, pour nous garer au parking de la poste, quand, soudain, venus de je ne sais où, deux motards de la gendarmerie nous rejoignirent. Quelques coups de sifflet stridents, le bras et l'index tendus du gendarme, l'ordre de s'arrêter fut donné. Mon père obtempéra au niveau de la boucherie. Le premier roda autour de la voiture à la recherche, je pense, de quelques défauts. Le second me regardait fixement. Je compris immédiatement son reproche quant à mon usage dangereux du toit ouvrant. Heureusement, papa connait bien l'un d'entre eux car ils jouent au foot ensemble. Après quelques discussions tout s'arrangea. J'en fut quitte pour un bon sermon.

    Nous sommes revenus à la maison avec les articles de pêche, et nous n'avons rien dit à maman.

Bernard






LA DOLCE VITA

   Il faisait doux ce soir là, une légère brise enveloppait mes épaules et ondulait sur l’eau. Je sirotais tranquillement mon apéritif, les yeux fixés à l’horizon.

   Où en étais-je de mes réflexions, de mes rêveries? Je ne sais plus. Cette photo date de si loin, le temps a passé…Je me souviens seulement de ce moment tranquille et serein «La dolce vita» comme disent les Italiens.

   Toutefois, les péripéties rencontrées lors de cette journée auraient pu gâcher ce plaisir. Alors, je remonte le temps pour les égrener… avec une pointe de nostalgie malgré tout.

   Le matin même, nous avions décidé, mon ami et moi-même, d’aller faire une grande balade autour du lac. Le temps clément s’y prêtait parfaitement. Notre humeur était joyeuse et taquine. Nous avions réservé au restaurant «le poisson d’or» pour le déjeuner.

   Cet établissement était sublime et dominait le lac. Notre table était installée sur le ponton.Tout se passait bien jusqu’à ce moment... Comment ai-je fait pour échapper mon verre ? Mais comment fait-on une maladresse ? nul ne le sait ! Je me rappelle du bruit du verre cassé et surtout de ma main ensanglantée. Mon ami et le serveur se sont affairés auprès de moi. Un médecin client est venu à ma rescousse. «Plus de peur que de mal» m’a t-il dit après m’avoir fait un bandage.

   Après tant d’années, je conserve une cicatrice à ma main gauche. Elle s’est atténuée au fil du temps comme s’est atténuée la douleur de cet amour passé.

Catherine G.











LE COMMERCE BLEU

    Bonjour Amis passants et chalands !

    Oh ! Oui ! Je vous considère ainsi, vous qui passez tous les jours devant moi, le regard nostalgique, interrogateur, curieux.

    ll est vrai qu’autrefois, j’étais un beau commerce, fier de me situer dans cette rue.
Mes portes s’ouvraient sans cesse, les gens se croisaient, se parlaient. C’était un joyeux capharnaüm ...

    «On ne devrait jamais avoir de commerces fermés dans une rue principale», dites-vous.
    Mais ne soyez pas nostalgiques mes amis. La municipalité ne m’a pas démoli pour créer un parking ou un commerce plus grand. Je n’ai pas de bleus à l’âme. Le seul bleu est sur ma devanture.

    Cette couleur bleue continue à vous captiver et à conserver votre curiosité, quel plaisir ! J’ai toujours cette fierté, à travers vos différents regards.

    Ah ! Au fait ! Mes oreilles traînent sur vos conversations. J’ai ouïe dire que le Maire voulait rouvrir un commerce de quartier dans mes murs. C’est une joie et un bonheur intenses à entendre cela !

    Je suis d’accord pour cette nouveauté. Je n’ai qu’un souhait, important pour vous et moi et auquel nous sommes attachés, celui de conserver ma couleur bleue.

    Allez le dire à l’équipe municipale !!!

Catherine G.





L’ROULANT

   En déambulant au fil des ruelles pavées d’une ancienne cité; des murs
aux moellons déformés, aux pierres mal imbriquées, ont attirés mon regard.

   Certaines de ces imperfections masquées par des enduits aux couleurs délavées se sont transformées en page d’écriture.

   Cette belle cité m’a offert en « Charité… » Moult citations de Personnage de Renom.

   Pour les résumer un seul cliché a été réalisé : » Les mots…. »

   Aujourd’hui comme hier, bien ou mal assemblés, à la syntaxe déconcertante, maintenant ils apparaissent à travers les claviers tactiles; prennent des formes phonétiques ou symboliques.

   En guise de partage, après l’envoi sur les Services de Messages Spontanés, ils laissent aucune trace sous le vent du numérique pour aller se dissimuler sous la face cachée du Nuage.

   Bien prononcés avec calme ils ébranlent à peine le silence mais éveillent l’esprit.

   Alors qu’hurlés ils forment les tempêtes assourdissantes de la contradiction.

   Au regard de cela ne serait-il pas plus sage d’observer le script qui d’une main ferme et lente laisse sa pensée dessiner pleins et déliés sous le crissement de sa plume ?

Agadon








LE MOT

A qui vont les mots qu’on écrit ? Que l’on écrit ?

 
Qu’importe la tournure !  Les mots se croisent, s’envolent, se répartissent, se soustraient, s’ajoutent, se parlent.

 
Les mots deviennent moyen de locomotion. Les idées, les paroles sont véhiculées par un mot unique : le "MOT". 

 
Mais à qui sont destinés tous ces mots ?

 
Aux gens qui les prennent au pied de la lettre ?

Aux gens qui les prennent au mot ?

 
Trois lettres qui représentent tout ….car …. elles osent …..

 
Le mot fait du mal, il est source de chagrin, de déception, de colère. 

Le mot fait du bien, il est source de joie, de bonheur, de bien-être.

 
Qu’importe tous ces mots, un seul mot suffit, il s’appelle le "MOT".


Catherine G.












Bientôt, votre choix pour la photo et votre texte, sur cette page !












ATELIER D'ÉCRITURE DE "L'ESSENTIEL"
--   CENTRE SOCIAL D'YZEURE   --



BOULANGERIE PÂTISSERIE
Le groupe "Atelier d'écriture" de "L'Essentiel" a choisi une photo commune et chacun a écrit une histoire qui lui a été inspirée par cette image.







LA BOULANGERIE


   Il y avait une boulangerie, pâtisserie, dans une rue commerçante à Paris.
On y faisait du bon pain, et, de délicieux gâteaux. La clientèle y était fidèle et le commerce marchait bien. Les propriétaires étaient un couple de personnes très accueillants, souriants, et toujours de bonne humeur !
   L’odeur du bon pain, se répandait jusque dans la rue, et les passants humaient avec délice cette bonne odeur agréable.
   Des années plus tard, après le décès de ce charmant couple, la boulangerie fut vendue et rachetée par un nouveau propriétaire qui la transforma en bar café, ou les gens venaient boire un verre et y passer quelques moments.
   Ce bar n’était pas très grand, et se composait de quelques tables et chaises ainsi qu’un comptoir et trois hauts tabourets. C’était fini les bonnes odeurs de pain chaud et la senteur exquise des gâteaux.
  Le proche voisinage devait regretter ce bon temps. Hélas, les époques changent !
   La boulangerie-pâtisserie, inscrits sur le store vénitien,au-dessus de la vitrine du café-bar, n’a pas été enlevé et perdure dans le temps,histoire de ne pas oublier qu’avant le bar-café, il existait cette boulangerie.

Myriam






AU BON PAIN

   Le lieu n’est plus animé. Quelle tristesse !

   Autrefois, des rires d’enfants, des conversations joyeuses ou houleuses s’entendaient sur le trottoir de la boulangerie.

   Je n’irais plus à cette boutique acheter mon gâteau préféré : « le Paris-Brest» avec mon argent de poche car la boulangerie a fermé.

   C’est très difficile pour une enfant de dix ans d’accepter cette décision.

   Cependant, quelques passagers arrêtent leurs voitures un court instant pour admirer la jolie fresque.

   A ma vue, les personnages s’animent. La jeune dame habillée d’une belle robe verte est ma tante Clothilde, devenue marquise, possédant un splendide manoir à 5 km de Saint –Honoré- les Bains.

   Elle effectue, chaque année, une cure thermale pour ses voies respiratoires, elle attend tranquillement.

   Son chauffeur Edouard arrive toujours pressé dans le magasin, saluait le maître des lieux puis repartait très vite raccompagner ma tante à sa demeure, dans sa belle et grande voiture. Un coup de klaxon me fait reprendre mes esprits.

   Mon rêve s’achève et je regrette beaucoup ce temps-là…

 

Raymonde










C'ÉTAIT UNE BOULANGERIE

 

- « Tu te rappelles Marie, en 1950, sur la place de Saint Seine, il restait une boulangerie….»

- « Oui je m’en rappelle bien, même que c’était les Oullions qui la tenait; lui, il faisait le pain la nuit, depuis quatre heures du matin, et ensuite il faisait les tournées, trois fois de la semaine, jusqu’à Crécy et Maltat , avec son Tub Citroën

   Faut dire qu’il y avait du monde dans tous les domaines, à ce moment-là, les parents, les enfants, les domestiques, il en fallait du pain, le boulanger laissait les miches de six livres, toutes rondes, avec une bonne croûte dorée. On cochait chacun une entaille sur une baguette et on réglait tous les deux ou trois mois.

   Pendant ce temps, la Julie tenait le magasin pour les gens du bourg; elle vendait des pains, des couronnes, plus petits, plus fantaisie, et les dimanches, un croissant ou une brioche, les gens étaient moins difficiles qu’aujourd’hui.

- « Et oui mon Claude, c’est du passé tout ça, on était jeunes, on pensait qu’à partir, tu vois,eux, ils n’ont pas trouvé à vendre leur boulangerie ; et puis ces jeunes qui ont voulu ouvrir un bistrot, ça n’a pas marché non plus, ils n’étaient pas d’ici, ils n’ont pas su faire, c’est dommage, à présent, le bourg est bien désert. »

- « Tu as raison Marie, tout cela est bien triste, mais c’est partout pareil, je te laisse, il faut que je rentre, c’est l’heure des infos, et j’ai mes gouttes à prendre.»

Roger








LE VIEUX FOURNIL

   C’était l’été de l’année 1968, Fanny une jeune paysanne âgée d’à peine 17 ans, allait tous les matins chercher son pain de campagne à la boulangerie au bourg d’Ygrande.

   L’odeur du bon pain et des viennoiseries embaumait tout le village, il y avait la queue devant la boulangerie tous les matins du lundi au dimanche.

   Même les habitants des autres communes venaient chercher leur pain. La boulangerie faisait vivre le bourg et les villageois profitaient de se retrouver autour d’un bon café.

   Le boulanger Antoine se levait tôt tous les matins vers 3h00 pour pétrir son levain, faire ses viennoiseries et ses succulentes pâtisseries.

   Sa femme Marie s’occupait de la maison, des enfants et venait l’aider à la boulangerie en tant que vendeuse et tenait le bar café.

   Le couple avait un fils du même âge que Fanny, qui aidait beaucoup son père à faire du bon pain et de temps en temps, Franck donnait un coup de main à sa maman à la caisse et à servir les boissons quand les gens s’installaient en terrasse.

   Quand Fanny rentra ce matin-là à la boulangerie elle tomba nez à nez pour la première fois sur Franck.

   Leurs regards en disaient long, sûrement un coup de foudre. Franck lui offre gracieusement son pain de campagne, Fanny rougit et n’osait pas le regarder, elle le remercia d’un signe de la tête.

   Les semaines défilèrent et nos deux tourtereaux apprenaient à mieux se connaître. Fanny venait les aider à la boulangerie et les parents de Franck la considérait comme leur fille.

   Mais Fanny avait d’autres ambitions, elle voulait s’émanciper en tant que femme et voulait partir à Paris pour vivre autre chose. Mais dur dilemme, que faire ? Rester avec l’homme de sa vie ou partir et vivre une nouvelle expérience. Après mures réflexions, elle décida de partir sans prévenir personne ni son dulciné, lui laissant juste une lettre explicative.

   Vingt ans plus tard, Fanny revint dans son village natal, elle découvre avec tristesse que la boulangerie a fermé depuis des années suite aux décès de Antoine et de Marie. Pensant, retrouver son bel amour Franck, elle a appris malheureusement qu’après son départ qu’il est parti à cause de ce chagrin d’amour en Afrique. Et depuis elle essaye de le retrouver mais en vain, plus de nouvelles de son bien aimé ...

Mina









MÉMOIRE DE BOULANGERIE

Me voilà, transformée en café bar avec ce foutu trompe l’œil, c’est joli ! C’est mieux que la vue d’une boutique toute délabrée, quelle tristesse !

   Je me souviens, j’étais une belle boulangerie-pâtisserie, ma devanture peinte en bleu avec un liseré d’épis dorés, se voyait de loin, mon quartier était animé.
   Tout le long de la journée, les passants s’arrêtaient pour admirer mes tartelettes aux fraises bien rouges, mes éclairs au chocolat joliment alignés et colorés.
   Les habitués venaient chaque jour acheter leur pain, attirés par la bonne odeur du pain sorti du four.
    La période que je préférais, c’était Noël, chaque année le pâtissier crée une nouvelle pièce en chocolat majestueuse et gourmande à souhait.
   Cette année, ce fut un père noël sur son traineau tout en chocolat. La pièce trônait au milieu de la vitrine, posée sur un sol en nougatine, entourée d’un décor féérique, un succès ! les affaires marchaient bien.
   Malheureusement, une grande boulangerie sous franchise s’est installée dans ma rue, elle aussi vendait toutes sortes de pains et de beaux gâteaux.
    Petit à petit, les habitués sont devenus rares pourtant mon pain était toujours aussi bon. Ils préféraient l’autre boulangerie.
   J’ai bien essayé de résister, la qualité était là, doucement ma maison s’est éteinte, les volets se sont fermés et le boulanger est parti. C’est fini !

   Texte écrit pour dénoncer la société de consommation et la mal bouffe.

Marie France








LE RETOUR AUX SOURCES


    De retour chez moi, après mes études de droit à Paris. Je descends du train chargée de ma grosse valise rose.

 « Que c’est calme ici ! »

    Pas de pollution, ni de klaxonne qui me donnait mal à la tête en fin de journée.

    C’est bon de rentrer dans ma, si paisible et silencieuse campagne ! » 

    Bon ! J’ai quelques mètres à parcourir jusqu’à la maison familiale. Au détour de la rue, j’aperçois une devanture familière « la boulangerie !», elle est fermée !!

    Quand je suis partie, il y a trois ans, cette boulangerie était mon endroit préféré, ça sentait bon, et cette petite clochette qui sonnait à chaque client qui rentrait.

    J’ai eu le droit à mon petit pain au chocolat en rentrant de l’école tous les jours.

    « Madame et Monsieur Blanchard sont-ils partis ou décédés ? »

    Ça ne sera plus pareil ici et c’est bien triste ! même avec cette peinture de bar trompeuse et déroutante.

    « Que c’est lourd cette valise !!! Bon, encore quelques mètres et j’arrive enfin dans la maison familiale.»

Maria









LE FOURNIL DE MON GRAND PÈRE

C'était la boulangerie de mon enfance, celle de mes grands-parents où je passais toutes mes vacances.

Tôt le matin, l'odeur du pain chaud emplissait la maison, le petit déjeuner était un régal, une tartine de pain frais avec du beurre et un chocolat chaud, de quoi nous mettre de bonne humeur toute la journée.

Chaque jour mon grand-père se levait à trois heures du matin pour pétrir la pâte, mettre en forme les couronnes, puis les pains et les baguettes, et les enfourner au plus vite avec la grande pelle dans la gueule béante du four qui flamboyait.

La clientèle était matinale. C''est ma grand-mère qui tenait le magasin, elle empilait le pain sur les rayonnages, les gâteaux sur le présentoir, il fallait que tout soit prêt à six heures.

Il y avait des heures d'affluence, dés six heures trente, les personnes qui travaillaient prenaient leur pain en passant, quitte à faire u n détour, plus tard dans la journée, c'était au tour des mères de famille qui venaient avec leurs jeunes enfants, friands de croissants et de petits pains au chocolat, puis des femmes seules, des gens du quartier et ceux de passage.

Dans cette boutique il y avait sans cesse du va et vient. Les gens échangeaient quelques mots sur le temps, la santé, la récolte, les bêtes, souvent ils commentaient sur les naissances, les mariages ou les enterrements, ils évoquaient les fêtes à venir, le carnaval, la saint Jean ou la batteuse, il s'agissait de toute la vie d'un village, car cette petite boulangerie était située à la campagne et tout le monde se connaissait.








LE RIDEAU EST BAISSÉ


   Christian vient de m'apprendre la nouvelle. Son père déjà veuf vient de nous quitter. Son père, Louis, fut le boulanger du bourg jusqu'au début des années deux mille. Une belle boulangerie pâtisserie qui tournait à plein. Pains et viennoiseries la semaine, sauf le lundi. Le vendredi, passage obligé avant dix heures si on voulait avoir sa pompe aux grattons qui méritait sa réputation. Moelleuse, pas trop grasse, elle attirait les clients bien au delà du bourg. Mais surtout, il fallait voir, le dimanche, l'affluence devant le commerce. Tout le monde repartait les bras chargés de boites à gâteaux. La forêt noire et le mille feuilles se partageaient la vedette. Bien sûr, c'était aussi l'occasion de rencontrer des connaissances et d'échanger les dernières nouvelles.
   Le père Louis, comme on disait, et sa femme, Monique, ont eu une vie professionnelle intense. Ils ne se faisaient pas de soucis pour leur retraite. Ils avaient envisagé de mettre leur commerce en gérance quelques années, le temps que le successeur prenne ses marques, puis de le vendre une fois la clientèle assurée.
   Mais, aux abords de la ville proche, une grande surface avait fait son apparition avec son cortège de galeries marchandes. Qui aurait voulu prendre le risque de se lancer dans la boulangerie dans ces conditions ? Le rideau fut baissé et tout le monde prit sa voiture pour le super marché.
   La situation financière de Louis et Monique fut difficile. Heureusement Christian avait poursuivi des études brillantes. Il a une bonne place en tant que directeur technique dans une grosse entreprise. Il aida ses parents jusqu'au dernier jour.
    Pour donner un peu de vie à la place du bourg, ils ont décoré la vitrine. Un artiste à peint sur les vitres, la vie d'un café dans l'ambiance des années vingt. Peu de gens y font attention.
   Christian lui aussi a pensé à s'assurer une retraite confortable et optant pour une capitalisation en bourse. Ce matin, à la radio, ils ont parlé des difficultés grandissantes sur les places boursières.

Bernard






L'Essentiel - Atelier d'écriture - Textes de Roger


UN APPÉTIT D'OISEAU

     Que c’est long ! Que c’est long ! C’est interminable ce retour vers mon pays, il avait pourtant fallu le quitter, l’an dernier, nous étions trop nombreuses dans notre bocage Bourbonnais; Le sud nous avait accueillies, sans trop d’empressement, nous n’étions pas des hôtes habituelles sous ces latitudes ; une véritable épreuve pour nous.
     Mais les effluves printaniers nous ont enjoins de repartir vers nos climats plus tempérés, l’Andalousie et ses villages blancs, pour nous c’étaient déjà dépaysant et aveuglant, il fallut retraverser les collines d’oliviers, s’approcher des toros et  des moutons, avant de retrouver, avec quelle joie, la verdure et l’humidité du Pays Basque, tant pis pour les pièges des chasseurs Landais, nous approchons, jour après jour, d’un arbre à l’autre, de notre « chez nous » entre Loire et Allier. En cours de voyage, j’ai perdu beaucoup de mes compagnes, et cela m’attriste, mais je suis maintenant chez moi, moi, la mésange charbonnière, cette petite boule de plumes vertes et brunes que vous voyez dans votre haie.
     Il fait encore frais les matins, heureusement j’ai retrouvé mon ancien nid, dans une vieille corbeille sous le hangar. Depuis hier j’ai un compagnon, il est beau et il chante si bien ! Alors,  puisque les moucherons sont encore absents, nous nous contentons des dernières boules de houx et d’une larve cachée sous une écorce; même si j’ai un appétit d’oiseau, il faut que je mange, pour être belle pour lui, et rénover notre nid, il est temps de le fignoler avec du crin et de la laine.
     Voilà, j’ai pondu six œufs colorés gris et verts, que je couve avec amour; mon compagnon ne me quitte guère, il m’apporte la provende et surveille les alentours, heureusement notre nid est bien dissimulé, à l’abri de la pie voleuse d’œufs  et du geai voyant et criard
     Tous les deux nos faisons une razzia de moucherons et de larves, pour nos petits, l'été passe tellement vite, il faut qu'ils quittent le nid pour essayer leurs ailes. déjà septembre est là, les nuits s'allongent, les brouillards couvrent la prairie; il va falloir songer à un nouveau départ, car nous avons bien pépié entre nous, et nous sommes trop nombreuses. Ce départ me fait peur, je vois bien que je ne suis plus aussi vive, alors je vais me cacher dans le gros buis et je disparaitrais doucement.

Roger











24062023